Hyun Caldin Moon Fox - Johto | |
Date d'inscription : 29/11/2010 Messages : 167
Localisation : Carmin-sur-Mer - Kanto
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| | | Une main qui me guide, un souffle qui me fait vivre, une présence qui me rassure. C'est ce que j'ai toujours cherché. Quelqu'un qui puisse me comprendre, qui puisse m'aimer, qui puise prendre soin de moi. Et je pensais l'avoir trouvé. Mais pourquoi le monde est-il si cruel envers ceux qui ne cherchent qu'à ce qu'on les laisse tranquilles ?
Doublonville. Sous les lumières des étoiles, la ville rayonne d'un éclat bleuté. Beaucoup de vitres, d'immeubles de verre et de métal, un jeu de miroir sur le fil duquel on peut courir si l'on ne craint pas de basculer du mauvais côté. Malgré l'heure tardive, son cœur bat à un rythme effréné, mené tambours battant par les hommes d'affaires venu de tout pays et les hommes d'ombre infestant les souterrains. Ici une horde de moutons accrochés à leurs téléphones, là une horde de chiens errants s'en prenant à un agneau égaré. Tout ce petit monde se bat pour survivre face à l'autre. Je préfère m'en tenir à l'écart, j'ai mon propre monde à combattre. Un monde de secret, d'incompréhension. Un monde tabou où chaque acte, chaque mot peut entrainer une conséquence bien plus grave que l'on peut le croire. Et j'y suis seul. Ou du moins je l'étais.
Il s'appelle Flynn. Du même âge que moi, il a aussi suivit des cours dans la faculté de Médecine Pokemon. C'est d'ailleurs là-bas que je l'ai rencontré, il n'y a pas moins de six mois. Un garçon distant, froid, discret, mystérieux, au regard oh combien captivant. Légèrement plus grand que moi, des cheveux d'un noir de jais , des yeux d'un vert olive, une peau très légèrement mat. Il était dans mon binôme pour les travaux pratiques en laboratoire et pour les recherches, c'est ce qui nous a rapproché. Je l'ai tout de suite senti, et je pense que c'était la même chose pour lui, mais j'ai beaucoup hésité avant de le lui demander. S'il partage mon secret. Et en effet, il le partage. Et c'était le début de notre relation. Relation que l'on montrait comme amicale, alors qu'elle était bien plus que ça. Petits mots doux, des "je t'aime" lancés au hasard dans les airs, des doigts qui se cherchent, dissimulés du regard des autres.
Nous avions l'habitude de nous retrouver sur ce toit. Celui d'un immeuble quelconque d'un quartier d'autant plus quelconque. Simplement il était placé près de nos maisons respectives. Jamais personne n'a sût pour nous deux, sauf Meian. Et je n'arrive pas à comprendre pourquoi j'en suis là maintenant. Ou plutôt je n'arrive pas à trouver ce qui n'a pas fonctionné. Un jour, alors que nous sortions de cours, et qu'à notre habitude nous nous sommes séparés le temps de rentrer chez nous avant de se retrouver le soir, je l'ai trouvé bizarre. Il ne me regardait pas, perdu dans ses pensées. Et il n'a rien voulu me dire. Ne voulant être trop pressant je ne lui en ai pas demandé plus, me doutant qu'il allait m'en parler le soir-même. Comment ai-je pût ainsi me tromper ? Une demi-heure après que l'on prenne chacun notre route, je reçois un appel de lui sur mon portable. Je m'isole dans ma chambre, je décroche, et c'est une voix en sanglot que j'entends sortir du téléphone. Inquiet, je lui demande ce qu'il se passe, et il me demande de l'oublier tout en s'excusant d'avoir voulu rendre les choses plus faciles. Il ne faut pas avoir fait de grandes études pour comprendre la situation. Ni une, ni deux, je le garde au bout du fil et m'élance dans une course effrénée jusqu'à chez lui, me moquant éperdument de passer par des propriétés privées ou de manquer de peu de provoquer un accident. Une seule personne m'importait. Mais je suis arrivé trop tard. Il était déjà dans cette voiture dont je me souviendrai toute ma vie. D'un rouge criard, coupé sport, et vitres teintées. Le bruit des pneus sur l'asphalte et mon cri de désespoir comme pour retenir le montre de fer. Je le vois partir sans rien pouvoir faire, juste entendre ses pleurs de l'autre côté du combiné. Puis une voix d'homme qui gronde, un ordre de ne plus chercher à le retrouver, un affreux sifflement, un claquement sec et enfin la confirmation que l'appel a été coupé.
Assaillit par le remord, j'ai attendu devant chez lui pendant de longues semaines. La voiture rouge est revenue, mais sans lui. Même si je ne sais pas ce que me réserve le futur, j'ai la certitude que l'on s'aime tant que l'on se retrouvera, quoi qu'il advienne et coûte que coûte.
Tell me you love me like a star, Tell me you want me wherever you are, Tell me you'll breathe me untile your last breath, Liar, liar ~~★
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