Poivressel ; la ville portuaire d’Hoenn par excellence, avec Nénucrique. Ces deux villes se ressemblent beaucoup. Beaucoup plus que ce qu’on imaginait. Tout d’abord, l’horizon. La mer à perte de vue ; les hordes de goélises et de békipans qui parcourent à tout bout de champ le ciel ; les allers et venues des bateaux, qu’ils soient de commerces ou de simples bateaux plaisanciers ; les wailordes et les wailmers crachant des jets d’eau… Cette vue ne pouvait se trouver nulle part d’autre sur Hoenn. Pourtant, qu’elle n’était pas la différence sociale entre ses deux mégalopoles : d’un côté, Poivressel, plus tourné vers le commerce et le marché ; alors qu’à l’inverse, à l’autre bout de la région, Nénucrique est une ville touristique, avec de grands magasins, des restaurants et bâtiments pour s’amuser… Sur ce plan-ci, il n’y a aucun problème à choisir laquelle des deux villes un touriste veut choisir, sauf s’ils désirent visiter spécialement Poivressel. Mais, l’un des désavantages pour ces cités, c’est bien l’odeur. Oui, l’odeur des poissons péchés remplit les quais. Il est vrai que cela ne dérange pas beaucoup de monde, familiarisé avec ça, mais en cet instant, une personne en est dérangée. Habituée à sa ville natale, paisible et peu souvent visité par des touristes, mais plus par des personnes capables de se payer le trajet et de sa même classe sociale, elle n’est encore jamais sortit là où elle est était maintenant.

Assise sur le pont du Ferry Marina, une jeune fille regardait la ville qui se rapprochait au fur et à mesure avec beaucoup d’intérêts. C’était la première fois qu’elle faisait un voyage. Un voyage seule et loin d’Atanalopolis, sa ville natale. Cela faisait longtemps qu’elle était rêvait – depuis que son frère l’avait, lui aussi, fait – et elle en était heureuse. Mais, une boule lui faisait mal, au niveau de l’estomac. Elle avait quitté ses parents hier soir, mais il lui semblait qu’elle ne les reverrait jamais, alors que c’était complètement faux, elle le savait. Elle serait son goupix, posée sur ses jambes. Elle ne continua pas longtemps, car la petite bête lui mordit légèrement la main pour qu’elle desserre son étreinte.

« Excuse-moi Kitsune »

April Serizawa se posait tellement de question qu’elle en avait oublié la présence de son pokemon. C’était aussi étonnant, que la petite boule rouge comprenait tout ce qu’elle lui disait. Elle en avait déjà entendu parler mais pensait que ce n’était que dans les légendes. Son goupix se rendormait, encore une fois, et notre demoiselle songea à nouveau aux questions qu’elle se posait. Comment allait-elle arrivé jusqu’à merouville ? Elle ne pouvait quand même pas y aller à pieds ! Elle qui avait toujours eu des chauffeurs pour l’emmener quelque part… Pourtant, Kei, lui, l’avait fait. Il y avait été à pied. Elle ne pouvait et ne devait pas se rabaisser devant Kei, donc elle irait à pied.

Peu à peu, son nœud à l’estomac disparu et l’odeur de poisson remplissait ses narines. Kitsune l’avait aussi remarqué puisque son œil droit était mi-clos. En pensant aux poissons du port, April pensa à Hidemi, dans sa pokéball. Pauvre barpau, il n’avait pas hérité d’une pure beauté… Mais il pouvait se réjouir de son évolution, un millobelus ! Ca, c’était la chose la plus belle que pouvait avoir la jeune coordinatrice. Même pour tout l’or du monde elle ne voudrait sans séparer. Elle se demandait si elle pouvait la libérer dans l’eau. Elle se leva donc, Goupix dans les bras, comme toujours, À dire vrai, ce n’était pas April, mais bel et bien la jeune goupix qui voulait rester là. Elle s’approcha de la rambarde et regarda par-dessus bord. Elle en eut le vertige. La hauteur était impressionnante et elle se demandait comment faisait les pokemons aquatiques pour nager à côté d’un gigantesque ferry comme ça ! Elle eut un léger haut-le-cœur et préféra regarder à nouveau l’horizon. La ville était beaucoup plus proche. Elle arrivait à distinguer le port, le centre pokemon, le shop, le marché plus vaguement que le reste et la plage et ses touristes. Un message se fit entendre des haut-parleurs interdisant au passager de se rendre dans les salles des niveaux inférieurs au niveau sept. Peu importe, April était sur le pont.

Quelque minutes seulement passèrent et enfin, le bateau était arrêté. La précipitation se fit voir et entendre : tout le monde voulait descendre le plus rapidement possible. Pourtant, même si elle n’aimait pas l’odeur, April ne pouvait se résoudre à aller se faire bousculer alors qu’une vue magnifique s’offrait à elle. Kitsune la rappela à l’ordre et toutes deux descendirent tranquillement. Alors qu’elle tenait son sac d’une main et avait l’autre main posée en dessous de son goupix pour éviter que celui-ci ne tombe, elle entendit une annonce de tirage au sort. Elle tourna la tête en direction du son et découvrit un petit établi posé à l’entrée du port où une grande banderole affichait : « Aujourd’hui, tirage au sort gratuit ! Essayez de remporter le premier prix. » Elle avait de la chance et ceux, depuis toute petite. Elle décida donc d’y aller et de tenter sa chance. Heureusement, ce n’était pas payant, car elle n’avait pas envie de dépenser l’argent qu’elle avait emporté pour des broutilles pareils.

Lorsque ce fut son tour, un évènement empêcha notre demoiselle de prendre son ticket et d’attendre le résultat… Dans le stand d’en face (un étalage de poisson), une chose à la fois drôle et embêtante se produisit. Un pokemon était venu chiper un poisson au vendeur pendant que celui-ci avait le dos tourné. L’un des hommes du stand de tirage au sort s’exclama et courut au stand d’en face. Il s’excusa et pria l’homme de le pardonner. Il n’y eut aucun problème et le poissonnier avait même laissé le poisson au pokemon avec un pelage marron. En regardant de plus près, April remarqua que c’était un Evoli et que l’homme qui le tenait avait l’air d’en avoir marre. Après cet évènement inattendu, elle tira la roulette et attendit son arrêt. « 1er LOT ! » Coup de bol ! April s’émerveilla. Les deux hommes du stand la félicitèrent et lui demandèrent de prendre le coupon de 5000 pokédollars comme pris. Une idée traversa l’esprit de notre demoiselle et elle se risqua de poser la question suivante avec amabilité :

« Hmm… Est-ce que je pourrais avoir cet Evoli à la place ? À ce que j’ai vu, c’est une vraie teigne et vous ne vous plaisez guère à le surveiller. Détrompez-moi si je me trompe. »

Elle tentait le tout pour le tout, avoir un Evoli était un atout majeur lors de concours, et l’occasion se présentait. Tous la regardèrent avec surprise et une pointe d’humour. Les deux hommes, fascinés, n’attendirent pas plus longtemps et donnèrent la pokéball d’Evoli. La créature en question s’était à nouveau échappée des bras de l’homme et vint se blottir contre sa jeune et nouvelle maîtresse. April baisse la tête et regarda les hommes avec un sourire avant de les remercier et de s’en aller. Leur nouvelle compagnie ravivait les deux amies. Le petit mâle de la bande courait partout, l’air heureux et sa maîtresse souriait jusqu’aux oreilles. Puis, le groupe sortit du port sans problèmes.

April connaissait bien la ville, pour l’avoir vu maintes et maintes fois à la télé. Premièrement, elle irait au Shop pour acheter à manger à ses pokemons, et à elle-même. Elle avait pris un sandwich light et des petits biscuits à la cannelle pour Kitsune et Evoli. Elle avait choisi une friandise spécialement pour barpau, qui dormait dans sa pokéball et ne pouvait manger que dans l’eau. Les deux pokemons à pattes mangeaient déjà et leur coordinatrice se régalait aussi. Il faut dire que la traversée avait été longue et quelque peu ennuyante. Elle devait à présent se diriger vers Merouville, mais ses pensées ne cessaient d’aller à Hidemi. Elle lui manquait, elle qui passait tout son temps avec, à Atanalopolis. April s’exclama ! Elle pensait à la route à prendre et à son starter. Normalement, elle aurait du prendre la sortie du nord de Poivressel, puis prendre la route sous la piste cyclable, arrivée à Lavandia, prendre vers Vergazon, traversée la grotte et elle serait à Merouville. Mais, il y avait un autre moyen. Par l’eau. Et cela plairait à barpau qui pourrait sortir de sa pokéball.

Elle fit demi-tour, et se dirigea vers la plage, en passant pas le marché. Que de monde ! April n’aimait pas trop ça, puis la circulation était difficile ce qui rendait la progression quasi impossible. Néanmoins, il n’était pas très grand et l’équipe n’eut pas de mal à en sortir. Elle tourna ensuite à gauche, et descendit les cinq marche qui se trouvait devant elle.

Ses pieds se trouvaient à présent dans le sable. Elle continua d’avancer. La population était encore plus dense ici qu’au marché. Elle voulu d’abord vérifier ce à quoi elle pensait. Elle se mit sur la pointe des pieds pour pouvoir voir au-dessus des parasols qui parsemaient la plage. Enfin, elle l’aperçut : la bateau qui faisait la traversée Poivressel-Clémenti-Ville. Elle en avait entendu parler à la télé et elle s’en félicitait intérieurement. Elle se remit normalement et regarda Evoli. Sauf qu’Evoli n’était plus là ! Il courait devant elle, se faufilant entre les personnes allongées.

« Non ! Evoli revient ici ! »

Elle s’élança derrière lui. Une course poursuite hilarante car Evoli esquivait tous les mouvements des touristes alors qu’April, beaucoup plus grande, s’excusait à chaque passage. Kitsune, qui essayait de dormir sur l’épaule de sa jeune maîtresse comprenait le problème et sauta de là où elle était. Et partit dans l’autre sens. La coordinatrice ne l’avait pas remarqué et continuait de poursuivre Evoli. Il la faisait tourner en rond. Puis Evoli se stoppa net devant un obstacle. Cet obstacle n’était autre que son amie, Kitsune. April, qui le suivait avec beaucoup de mal s’arrêta.

« Enfin, petit coquin ! »

Elle leva alors la tête et remarqua la goupix. Surprise, elle regarda son épaule, là où avait l’habitude de se mettre son goupix et remarqua qu’elle n’était plus là.

« Merci Kitsune » marmonna-t-elle.
« Goupix~ »

La petite goupil reprit sa place et April demanda au Evoli de rester à côté d’elle sans faire de bêtises. Elle espérait que cela marcherait, mais n’en était pas sûre. Elle essaya de se situer sur la plage, tourna sur elle-même et vit que l’Evoli l’avait conduite là où elle voulait être. En face d’elle se trouvait un petit ponton, incapable de pouvoir arrimer un ferry tel qu’avait pris April, mais suffisante pour un zodiac ou un bateau de pêcheur. Elle s’y avança et demande :

« Y’a-t-il quelqu’un ? »

Aussitôt un grand bruit pareil à des tonnes de cartons empilés qui tombent se fit entendre. April sursauta légèrement et se pencha pour essayer de voir. Un homme, fort et costaud, sortit de la cabine de son bateau. Il regarda la coordinatrice et lança d’une voie haut et aussi forte que lui :

« B’jour mamzelle ! Que puis-je faire pour vous ? Vous avez besoin de traverser le chenal ? »

La jeune femme acquiesça. Apparemment, le marin faisait souvent des allers-retours. Il l’invita à monter sur le bateau et à s’asseoir sur la banquette. Ce fut avec plaisir qu’April s’assit, goupix sur les genoux. À peine cinq minutes passèrent avant que l’homme baraqué ne démarre le moteur. Il fit un demi-tour et partit pour Clementi-ville. Elle sortit alors la pokeball d’Hidemi de son sac, se tourna légèrement et appuya sur le bouton de la balle bicolore. Un jet de lumière rouge apparut et prit, peu à peu, la forme de barpau. Le petit pokemon émit un rugissement et barbota dans l’eau. April sourit ; voir son barpau heureuse la soulageait elle aussi. Elle pensait, qu’à force de rester dans sa pokéball elle l’aimerait peut-être moins.

« Ct’un joli pokemon que t’as là ! Si j’en avais eu un… »

Surprise, notre coordinatrice se retourna pour faire face au marin. Elle acquiesça ce qu’il disait. C’était vrai, elle avait beaucoup de chance, mais surtout une merveilleuse famille. Et dire que c’était Kei qui en avait eu l’idée… Pourquoi avait-il toujours été meilleur qu’elle. Elle chassa cette idée de sa tête et se reconcentra sur barpau. Elle fit rentrer Kitsune dans sa pokeball *On ne sait jamais, une gicle d’eau et HOP !* En rangeant la pokéball de son goupix, elle prit la friandise achetée et la déballa (pas de pollution !). Cela se présentait comme une barre de céréales plate. Sur l’emballage était indiqué : « Goût : Végétaux des mers ». Pour un pokemon aquatique, ça devait le faire, normalement. Oui, April avait bien choisi car la petite créature mangeait le bâtonnet avec joie. Il continuait de nager à côté du bateau et la coordinatrice ne cessait de la regarder. Que-ce qu’elle aurait pu donner pour pouvoir être à la place de son starter. Elle croisa ses bras sur le bord du bateau et y posa sa tête. La fatigue l’avait prise d’un coup et elle s’endormit sans aucuns soucis.

Elle se réveilla tranquillement, avec la vue de barpau en train de sauter dans l’eau. Elle se releva, regarda le paysage et demanda au marin où est-ce qu’ils se situaient. Il lui répondit que dans cinq minutes à peine, ils seraient arrivés. Alors, April regarda le paysage défilé devant ses yeux. Elle ne reprendrai pas le bateau avant longtemps.

La bateau s’arrima au ponton. April se leva et sortie son porte-monnaie.

« Oh non ! Pas d’ça ‘vec moi mamzelle. C’est gratuit pour les jeunes. »

La coordinatrice le remercia et aurait voulu passer un peu plus de temps avec cette étrange et amusante compagnie. Elle descendit donc du bateau et fit rentrer Hidemi dans sa pokéball. Elle chercha du regard Evoli et vit la petite boule marron sortit de la cabine, un poisson dans la gueule. Il remettait ça. La marin rigola et donna le poisson au pokemon. April le remercia encore une fois. Elle s’en alla alors et faisant signe de la main au pêcheur pour lui dire au revoir. Maintenant, il fallait traverser la forêt…

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ELIPSE TEMPORELLE

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« Ah ! Enfin sortie »

April leva le visage au ciel pour reprendre de la lumière. Il faisait beau et pourtant, la traversée s’était faite dans l’obscurité. Il faisait beau, ça restait à dire ça aussi. De gros nuages parsemaient le ciel, prêt à éclater et verser des litres de gouttes d’eau. Elle avait marcher une bonne heure. Ils n’avaient rencontrés que très peu de pokemons sauvages, coup de chance. À présent, elle n’était plus loin de sa destination. En face d’elle se dressait un bâtiment rectangulaire. Une insigne indiquait que le magasin était un fleuriste. April n’avait pas besoin de rien dans cette boutique et décida de passer son chemin. Elle vit quelques dresseurs. Puis, un étang arrivait, où un ponton étroit bougeait au rythme des petites vagues. Elle s’y engagea, juste après Evoli. Ils ne traversaient que tous les deux car, pour une fois, Kitsune était de retour dans sa pokéball. Son tout nouveau compagnon n’était jamais fatigué et courait partout. Elle comprenait pourquoi les hommes du stand de tirage au sort en avait marre, mais… avec de l’attention, elle savait qu’elle réussirait à faire quelque chose de cette boule de poil marron. Evoli marchait facilement, alors qu’April tanguait à chaque vague qui se brisait sur le ponton. La traversée était finie, et Merouville se tenait devant les deux compagnons. Il est vrai qu’elle était plus petite qu’Atanalopolis, mais Merouville pouvait se vanter d’avoir le siège de la Devon SARL. Il y avait aussi l’arène de type Roche d’Hoenn avec comme championne Roxanne. Apparemment, elle était très jeune, plus jeune qu’April et cela l’étonnait d’ailleurs. N’y avait-il pas du pistonnage derrière ça ? Elle n’en savait rien et peut lui importait… Elle entrait dans la ville. Enfin, il n’y avait pas d’odeur de poisson. Et pourtant, Merouville accueillait des bateaux, au nord. Ceux-ci étaient principalement des ferrys, venant d’autre région et à ce que voyait la jeune femme, l’un d’eux venait d’arriver. Une foule énorme se situait au nord de la ville, à l’entrée du petit port. On voyait aussi le haut d'un navire…