Haya Naoe  • Championne de l'Arène de Doublonville - Johto | |
Date d'inscription : 13/03/2010
Messages : 1947
Localisation : Doublonville
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De Cimetronelle à Poivressel
• Je me trouvais allongée sur la terrasse de chez moi, noyée sous les couvertures chauffantes. La nuit apparaissait douce et belle, j’avais donc décidé de dormir à la belle étoile. Hier encore, j’étais sur la route du retour et je projetais déjà de repartir demain à l’aube. L’idée de me rendre à Oliville me tenait à cœur depuis très longtemps. Si mes calculs étaient justes, le voyage devrait durer pas plus de quatre jours. De Cimetronelle à Poivressel, je voyagerai sur le dos de Roucarnage et prendrai le bateau jusqu’à Oliville.
• La vitesse à laquelle filait Roucarnage me fit retrouver d'anciennes sensations que j'eusse éprouvée il y a quelques années et me rendis instantanément mélancolique. Nous nous trouvions juste au dessus de l'eau, une sorte de passerelle océanique qui permettait aux voyageurs de rejoindre la mer puis, pour les plus courageux d'entre eux, la voie terrestre. Les longues pattes de mon pokémon caressèrent à plusieurs reprises la surface de l'eau, suscitant les mouvements olympiques de quelques bulles téméraires. Les rayons lumineux se reflétaient symboliquement tout autour de nous, donnant l'impression d'un lieu mystique et électrique, d'un lieu surnaturel et éternel, d'un lieu sacré et parfumé. Je changeai de position, adoptant celle où mon dos touchait celui de Roucarnage. Mon pokémon accéléra davantage, créant lors de sa mutation spontanée, des houles spectaculaires. Il avait à première vue envie de jouer et il savait que j’adorais l’eau. Je pris l’une de mes pokéballs accrochée à ma ceinture, celle qui contenait Musteflott et la lançai en l’air. Roucarnage voulait jouer, il allait être servi. Je sautai alors de son dos et Musteflott me rattrapa avec délicatesse.
¤~ On va profiter de cette petite pause pour s’entraîner un peu ! Roucarnage, je vais rester sur le dos de Musteflott, tu as compris ?
¤~¤~ Rouuu Uuuuu
¤~ Très bien, l’exercice est simple. Roucarnage tu devras me faire tomber à l’eau, tu es prêt ?
• Il s’envola à nouveau et faisait des cercles au dessus de nous comme s’il venait de délimiter un périmètre d’attaque. Musteflott était silencieux, et l’observait avec attention. Je connaissais bien mes pokémon, mais peut être pas suffisamment, des failles il y en a toujours et cet exercice allait me permettre de régler certains points stratégiques. Roucarnage fonça à toute vitesse dans notre direction, le regard perçant, tel un aigle.
* Musteflott, ne bouge pas, attends mon signal *
• A la dernière seconde, j’ordonnai à mon pokémon de plonger mais Roucarnage semblait avoir anticipé mon stratagème, puisqu’il s’arrêta. Musteflott jaillit de l’eau quelques mètres plus loin et fit face à Roucarnage. Ce dernier prit de l’altitude et lança une attaque tornade, des vagues commencèrent à se former, rendant ma position inconfortable et instable.
* Mustefloot attaque hâte en direction de Roucarnage !
• Mon pokémon vol fit de même et sa vitesse était bien plus conséquente. Quand il fut assez près, je le fis foncer au dessus de nous, prêt à lancer une attaque aéropique, cette dernière s’avérait être ultime quand elle est parfaitement maîtrisée. Il nous heurta de plein fouet me faisant tomber à l’eau. Sa force avait été si puissante, que j’avais été projetée quelques mètres plus bas, dans une eau étrangement trouble. Les secondes filèrent telles de longues minutes, l’impression d’être engouffrée et de ne plus pouvoir respirer demeurait, je sentais peu à peu mes poumons se resserrer, était-ce la fin ? *Qu’est-ce que je pouvais être pessimiste parfois .. Souvent même. Hé ho, Hannah, debout la dedans, tu es en train de te noyer, faudrait peut être te réveiller un peu non ?*. Je relevai légèrement la tête et vis Roucarnage volait en piquet dans ma direction. Il venait d’utiliser à nouveau son attaque aéropique. Arrivé à ma hauteur, je m’agrippai à lui et il remonta à la surface aussi vit qu’il avait surgi à mes côtés. La lumière, la fraicheur, puis enfin .. L’air.
Musteflott me regarda, inquiet et nous rejoignit sur le rocher, sur lequel Roucarnage venait de me déposer. Je toussais encore, crachant l’eau salée hors de mes poumons et tentais de me calmer quelque peu.
¤~ Merci Roucarnage et merci musteflott
¤~¤~ Rouu ?!
¤~ Non ce n’est pas de ta faute, tu as fait ce que je t’ai demandé, rien de plus, rien de moins. Tu ne pouvais pas prévoir ce qui allait arriver, mais au moins ton attaque était vraiment parfaite.
¤~¤~ Rrrouuu
• Je déposai ma main sur le haut de sa tête et le caressai affectueusement. Plus de peur que de mal c’était certain.
¤~ Musteflott, on devra davantage travailler ta vitesse. Tu es attentif et rigoureux dans ce que tu fais, mais tu manques de coordination. Ta vitesse est naturellement bonne, mais il te faut t’entrainer.
¤~¤~ Musssteeeflottt !
¤~ Parfait ! Allez les amis, oublions cet incident et repartons, vous vous amuserez une fois que nous serons arrivés. Musteflott retourne dans ta pokeball et repose toi.
• Roucarnage était de nature sensible et il culpabilisait. Je montai sur son dos et il s’envola comme il savait si bien le faire.
Avant d'atteindre les côtes verdoyantes de Poivressel, je fouillai rapidement dans mon sac et pris quelques baies pour les lui donner. La ville n’était plus très loin à présent.
De Poivressel à Oliville 
• Roucarnage marchait à mes côtés, et observait la ville. Il y avait du monde et comme toujours, Poivressel apparaissait chaleureuse et dynamique. Revenir ici me rappelait de tendres souvenirs .. Un rapide coup d’œil jeté à ma montre et je vis que nous étions en retard, le bateau n’allait pas tarder à quitter le port. Roucarnage s’envola et je courus en direction du quai. Les couples étaient nombreux, et les adieux toujours aussi difficiles. On entendait les cris d’une femme, les pleurs d’une autre, mais certains préféraient rire par pudeur des sentiments. Trois marins commencèrent à retirer les cordes, le capitaine n’allait plus tarder à lever l’ancre. Je fis signe à Roucarnage de me rejoindre et ne pus m’empêcher de .. Comment dire déjà .. Ha oui, hurler.
¤~ Attendez moi !!!!!
• Un marin éclata de rire, d’ailleurs il ne fut pas le seul.
- Allez y demoiselle, il y a de la place pour tout le monde !
- Allez tout le monde, embarquez ! Embarquez !
- Levez l’ancre !
• Je rejoignis ma cabine en compagnie de mon pokémon et me laissai tomber sur le lit douillet, le voyage m’avait épuisé.
• Je me trouvais à l’arrière du bateau, assise sur l’un des rebords mouillés et contemplai le paysage. Pas un bruit, seul le murmure des vagues planait librement.
Les miasmes enchantés s'élevèrent au rythme des éclosions marines, envoûtant chacun de nos sens. L'ardeur des vagues indomptables se brisa au toucher des roches parfumées et vint se frayer un chemin dans les profondeurs volcaniques de la mer chrysalide. Je me redressai alors, m'appuyant contre la coque du bateau, observant rigoureusement les mouvements olympiques de l'eau couleur bleu nuit. La louve limpide fredonna oisivement des cris à peine perceptibles à l'oreille humaine, mais audibles à ma nature, je pus ainsi profiter des sons mélodieux de l'océan azuré. Je vis l'écume diamantée titiller les algues argentines et jouir d'une fraicheur agrume. Tant de beautés au cœur des éléments, tant de choses qui ne cessaient de me rappeler combien la nature est précieuse, combien elle est tout simplement belle.
• Je griffonnai quelques notes dans mon carnet et me dirigeai vers l’étage inférieur histoire d’aller manger un morceau, mon ventre criait famine. De nombreux marins étaient présents, des mères et leurs enfants, de jeunes dresseurs mais aussi, des voyageurs solitaires. L’un d’eux, à la chevelure ébène et aux yeux de biche, se tourna dans ma direction, un léger sourire aux lèvres. Son visage m’apparaissait familier mais étrangement, je n’arrivais pas à mettre un nom sur son visage. Il s’approcha et vint dans ma direction, le pas vif et léger, l’air sérieux, mais impassible.
- Hé bien Hannah, tu ne me reconnais donc pas ?
• Cette voix très masculine et ténébreuse me fit frissonner, mais je me devais de rester indifférente à son .. Charme ?
¤~ Léo ?
- Il t’en a fallut du temps, mais je te pardonne.
• Je ne pus m’empêcher de lui sauter dans les bras, moi qui croyais qu’il avait soi disant disparu. Comment avais-je pu ne pas le reconnaître ? Un ami de longue date, un confident, un protecteur mais aussi, quelque part, un rival. Il passa sa main dans mes cheveux et embrassa ma joue.
¤~ Où étais tu ? Beaucoup s’inquiètent, certains te croient morts !
• Il semblait gêné et son air sûr de lui de toute à l’heure n’était plus, à la place, on pouvait lire dans son regard, la fatigue, la tristesse, les épreuves.
- Je..je suis désolé.
¤~ Que t’est t-il arrivé Léo ? Allons à l’arrière, il y a trop de monde ici ..
• Nous rejoignîmes l’arrière du bateau et Léo s’empressa de s’appuyer contre le rebord.
- Si je devais tout te raconter, ca me prendrait toute la nuit.
¤~ Je n’ai rien de prévu et après tout ce temps, tu me dois bien ca non ?
- Toujours le mot hin Hannah ? Tu as gagné, assis toi, je vais te raconter ce qui s’est passé […]
• Au crépuscule du matin, les premiers rayons du soleil s'éveillèrent au son de doux chants harmonieux. Ces éclats de chaleur vinrent chatouiller ma peau, une peau d'une blancheur candide. J'ouvris lentement les yeux, dévoilant au ciel mes prunelles de roses, profitant amicalement de la bienveillance des divinités. L'immortel zéphyr libéra ses filles qui s'agrippèrent aux arbres, faisant ainsi siffler les bouches végétales. La brise légère et raffinée se languissait dans mes cheveux, caressant au passage ma nuque dénudée, et offrait ses premiers instants d'affection aux êtres des lieux. Les pétales s'échappèrent ironiquement de leurs tendres berceaux dans une danse tourbillonnante. Chacune d'elle semblait vouloir planer, à croire qu'elles aussi aspiraient à la liberté. Je me laissai alors submerger par ces lunatiques sphères végétales et jouis secrètement de quelques complaintes orphéones. Je contemplai l'immensité aux couleurs pastels comme si cela avait été une peinture artistique. Les parfums invisibles envahissaient le cadre, les éclats de couleurs noyaient la mer céleste et les nuages s'élançaient à toute vitesse telles des nymphes poursuivant leurs proies. Je n'avais qu'une délicieuse envie, celle de me languir encore et encore, pendant des heures dans ce lieu, mais les titillements amicaux à l'arrière de ma tête m'empêchèrent plus ample délectation. Roucarnage se trouvait juste derrière moi et s'efforçait de sourire, ou ce qui y ressemblait en tout cas, en signe d'un quelconque salut. Léo n’était plus là, nous avions dormi à la belle étoile, après s’être racontés nos aventures .. Roucarnage libéra un léger cri, le port d’Oliville se dressait tout juste devant nous, nous étions enfin arrivés.
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